A propos de la nouvelle polémique franco-française sur le prix du pétrole, la TIPP et la prétendue "cagnotte fiscale"

A propos de la nouvelle polémique franco-française sur le prix du pétrole, la TIPP et la prétendue "cagnotte fiscale", on nage encore dans la confusion et la désinformation entretenues par les média.

D'abord la consommation de pétrole sert d'assiette pour la collecte d'un impôt important pour le budgert de l'État puisque la TIPP représente 10% des recettes de l'État. Si la TIPP augmente en raison du renchérissement du pétrole, cela compense des baisses de recettes fiscales par ailleurs en raison notamment de la baisse de la croissance. On sait que le budget de l'État est en déficit de recettes par rapport aux dépenses de 3.5% du PIB soit environ 50 millards d'€.

Ensuite, le prix du pétrole continuera très probablement d'augmenter en raison du plafonnement de la production et de la limite des réserves, et de l'augmentation de la demande notamment en Chine, sans compter les risques d'explosion politique et sociale dans le principal pays producteur l'Arabie Saoudite.

Dans une perspective de "développement durable", en France la consommation de produits pétroliers surtout pour les transports terrestres aériens et maritimes, est une des causes principales des gaz à effet de serre et du réchauffement climatique qui en résulte. On ne paie donc pas le pétrole assez cher puisque son prix ne tient pas compte des effets néfastes sur le climat ni sur la qualité de l'air qu'on respire notamment en ville.

Pour ces raisons, le renchérissement du pétrole est donc inéluctable et cela implique le recours à des énergies alternatives et renouvelables. Mais il n'y a pas pour le moment d'alternative commerciale au pétrole pour les transports. Les voies de recherche en cours sont les moteurs hybrides (pétrole électricité) et le moteur à hydrogène lequel requiert la production d'électricité pour produire l'hydrogène par électrolyse de l'eau puis production d'électricité par l'opération inverse. Le renchérissement du pétrole est donc l'occasion de réfléchir sur les évolutions nécessaires de notre mode de vie pour s'adapter aux changements qui s'annoncent, et pour adopter de nouveaux comportements économiquement et écologiquement durables qui ne menacent pas l'humanité vivant sur la planète d'effondrement.

Le nucléaire n'est pas une énergie alternative pour les transports. En France, plus de 85% de l'électricité est d'origine nucléaire et le nucléaire est une source d'énergie qui constitue un danger potentiel pour les générations futures à cause des déchets nucléaires qu'il faut traiter ou enfouir, et du démantèlement des centrales en fin de vie technologique. Or ces aspects ne sont pas pris en compte dans le prix de l'énergie nucléaire ce qui en fait l'énergie électrique la moins chère d'Europe voire du monde. Il en résulte que les énergies alternatives renouvelables ne sont pas compétitives. Ces énergies alternatives sont l'énergie eolienne, l'énergie solaire (cellules photoélectriques et panneaux solaires de captage de la chaleur) et la biomasse dont la filière bois.

Pour que les énergies alternatives se développent, il faut que l'énergie électrique d'origine nucléaire se renchérisse afin d'inciter les consommateurs à passer aux énergies alternatives. Ou bien il faut diminuer le coût de passage aux énergies alternatives en accordant des subventions suffisantes à l'équipement sous forme de dégrèvements fiscaux, puisqu'une fois équipés, les coûts de fonctionnement sont beaucoup plus faibles et le gain pour le consommateur est significatif.